Versoix (GE) : À l’ombre de la treille

Concept d’aménagement

Autour de la nouvelle centralité du pôle gare, entre les rives du lac, de l’Ancien Bourg et de la ligne ferroviaire, l’aménagement des espaces publics s’étend sur un grand périmètre dénommé aujourd’hui Versoix Centre-ville. Ce quartier a été l’objet d’un développement urbains (densification) et d’un fort investissement sur les aménagements extérieurs. La perméabilité / connectivité généralisée a été conçue de manière à offrir des modes de déplacements durables entre les petits, moyens et grands espaces du quartier.
Le projet d’aménagement distingue cinq espaces majeurs : la place, le belvédère, la cour et le parc, ainsi que la treille. Cette dernière relie en alternance de multiples accès pour les espaces ouverts et les entrées des bâtiments. Elle fonctionne ainsi comme collectrice des flux piétons, tel un « trait d’union » entre ces différents espaces.
Le projet gère une topographie entre les hauts et les bas du quartier par trois transversales, soit :

• le passage J-F. Deshusse qui gère les accès aux parkings souterrains et le patio de la crypte avec son mur d’eau
• La « traboule » par une succession d’escaliers
• La Rampe de la Gare en zone 20 qui dessert les commerces et un accès aisé au grand parking communal.
  

La trame structurante (maillage) d’espace public constitue l’un des principes fondateurs de l’urbanisation. Elle favorise prioritairement la « reconquête de l’espace piéton ». Toutes les rues et places ont été converties en zone de rencontre - 20 km/h – afin de tempérer le trafic motorisé, favorisant ainsi la mobilité douce (MD) confortable et sécurisées. Les échelles différenciées des places et placettes génèrent des espaces accueillants et conviviaux favorisant la sociabilité entre les usagers ou les habitants.

Concept mobilité

Les choix stratégiques ont été opérés, couplés avec la vision spatiale des aménagements, soit :

• aucun trafic de transit dans le quartier
• la création de parking publics et relais en sous-sol (400 places) avec des accès situés sur les franges du quartier
• des stationnements extrêmement limités en surface, et une priorité donnée aux piétons par le statut de zone 20 généralisée.
  

L’existence de la gare CFF (et son agrandissement prévu à moyen terme) offre des conditions optimales pour favoriser le report modal et générer une interface de transport efficiente à Versoix. La gare devient ainsi une polarité locale pour la région, mais aussi une forte centralité de quartier. Par ailleurs, l’implantation d’une future vélo-station est envisagée par la commune à moyen terme en relation avec le projet d’agrandissement des structures de quais ferroviaires.

Espaces et cheminements

De part et d’autre… du train à la cité, du chemin à la voiture, du vélo au RER, du logement au travail, du magasin à la poste, les modes de déplacement occupent une part importante de notre quotidien, créant du lien. Outre les espaces de rencontres prévus sur l’ensemble des voiries, la promenade plantée de la treille est une « allée » qui relie différentes atmosphères, différents espaces, différents points de vue. L’espace public proposé sur l’ensemble du quartier tente d’harmoniser des lieux respectifs, tout en préservant leur identité propre. Les usages ne sont pas en conflit, mais coexistent, moyennant quelques règles à convenir, pour un « mieux vivre ensemble », qui invitent à fédérer différents modes de déplacements et diverses affectations d’activités et de logements.

La place de la Gare, 

point d’arrivée par les transports publics, constitue l’espace d’accueil central. Cette place se veut à la fois utile et distributive du quartier comme lieu de rencontre, de marché ou autre manifestation, de terrasse pour la brasserie du Boléro. Par ses « galets » et jeux d’eau, la fonction ludique de cet espace participe également à l’identité et l’animation du quartier.
La place conduit naturellement aux circulations de l’immeuble d’activités et de logements, tout comme au dégagement conduisant à la Poste.

Le belvédère formé d’un grand deck en bois se « déroule » entre deux bâtiments avec des sorties de circulations et de sécurités liées au centre commercial de la Coop situées en dessous à la hauteur de la route de Suisse. Cette autre esplanade offre une vue magistrale sur le lac, les Préalpes et permet un prolongement généreux de la terrasse de l’hôtel. C’est un lieu où la vue incite des usages plus tranquilles où coexistent autant les détours que les arrêts à la terrasse du restaurant de l’hôtel.

La cour et le parc de la paroisse relient le bâtiment de logements, l’établissement EMS, l’église et la cure. Le parc préexistant, généreusement arborisé, mélange cours, parvis et surface verte. L’Eglise génère deux sous espaces (parvis et première cour). On entre dans cet espace par différents accès plus ou moins secondaires, tandis que la treille-promenade vient se « fondre » dans le parc. L’extrémité du parcours coïncide presque avec l’emplacement du petit monument de la croix dit « Mission 1926 » C’est d’ici que s’alimente le canal d’eau de la treille par la présence d’un bassin-fontaine.

La treille végétalisée.

 Affirmée formellement dans sa linéarité et sa matérialité (béton teinté, ossature métallique, bancs et éclairages indirects), « à l’ombre de la treille » instaure une ossature piétonne liant les espaces de la place, de la cour et du parc. D’une longueur de 250 mètres elle déploie un treillage en tonnelle supportant une végétation diversifiée. La présence d’un canal d’eau - acte symbolique pour Versoix (ville d’eau) - récupère l’eau du lac servant la centrale thermique du quartier (PAC) et matérialise la gestion des eaux pluviales à ciel ouvert.
Pour les habitants ou les usagers « à l’ombre de la treille » est devenu le lieu d’une atmosphère végétale singulière, réunissant des variations de feuillages caduques ou persistants, de couleurs, d’odeurs et d’efflorescences. Sous la treille on peut se croiser, échanger, contempler, jouer, discuter, lire ou cheminer comme bon nous semble. La végétation qui la couvre agrémente la promenade, la flânerie ou le repos par l’ombre qu’elle dispense et les points de vue qu’elle propose.

Plan lumière, matérialisation et mobilier urbain. 

La scénographie nocturne dispose d’un éclairage public tempéré, avec une maitrise des hauteurs pour générer des ambiances à la mesure des espaces, dans un souci d’économie d’énergie tout en assurant les conditions de sécurité attendues.
Le projet de sol matérialise trois types de rendus : l’enrobé traditionnel sur les voiries et l’asphalte-terrazzo sur la place de la Gare ; le béton taloché / Balayé ou préfabriqués sur les marges autour des bâtiments, les escaliers et la treille ; les lames de bois en pin d’Oregon labélisées FSC pour le deck du bélvèdère de l’hôtel.
De forme et matière simple et confortable, la création de bancs, les grilles d’arbres et autres dispositions de mobiliers sont une création de l’atelier ar-ter en coordination et accord avec les autorités et services de la commune.