Genève (GE) : aménagement de la Place Pré-l'Evêque

La Place du Pré-l'Evêque occupe environ 9’000m2. C’est l’un des principaux axes de la Ville de Genève ; l’avenue Pictet de Rochemont étant située de part et d’autre de la place. L’avenue relie le quartier des Eaux-Vives avec la gare Cornavin. Il s’agit d’une belle place, qui se trouve au centre historique de la ville de Genève et qui est entourée de quelques bâtiments de grande valeur architecturale.

Actuellement, la Place du Pré-l'Evêque est partiellement occupée par un parking et elle se retrouve exclue de la vie citadine publique.

Vu ce qui précède, il serait pertinent de procéder à la réorganisation et à la révision des fonctionnalités de la Place du Pré-l'Evêque.

Le réaménagement de la Place permettra de gérer de manière plus efficace la vie sociale du quartier, de même que toute la ville de Genève. Pour cela, il est indispensable de rendre à la Place son dessein d’origine: loisirs, dolce vita, mais aussi offre de jeux actifs. Le programme du soir inclurait des rendez-vous de musique ou de danse. Le programme prévoit aussi un lieu de marché pendant les jours fériés. Selon l’analyse morphologique de la Place, un élément essentiel du quartier ressort, à savoir la forme triangulaire de la Place, limité à son tour par deux autres plus grands triangles, qui forment une structure commune. Cette structure triangulaire, qui définit le quartier et son tissu urbain, se limite par le Quai Gustav-Ador, la rue de Terrassière et la rue de 31 Décembre.  Il est évident que la Place représente le cœur de cette structure ; ce cœur doit battre à nouveau. Ce constat nous amène vers une vision du tissu urbain concerné, en tant qu’organisme homogène. Dans ce fragment du tissu urbain, la hiérarchie de la structure peut être utilisée afin de créer la nouvelle composition de la Place : ce sont des éléments tels que les ilots et la trame des liaisons diagonales de la Place avec le quartier qui déterminent le mouvement des piétons, ainsi que le dialogue visuel entre les spectateurs et l'entourage urbain. Le troisième élément final de la hiérarchie consiste en des bancs ayant la forme de barre allongée, symbolisant les troncs des arbres se trouvant sur la Place.

Les ilots étant des espaces internes entre les édifices se trouvant autour de la Place, ils se reflètent sur l’image de la Place toute entière. Les ilots influencent les principes même de la composition de la Place et la génération de sa surface. La place et les ilots sont similaires sémantiquement – la Place apparaît comme une sorte de grand ilot, entourée elle-même par des édifices. Ayant récupéré les ilots les plus typiques selon leurs formes, il est possible de les transposer sur la Place, en les orientant en direction du quai Gustave-Ador, qui est une ligne directrice de l’orientation de la place et de sa structure triangulaire.

La formation de la Place se base sur le concept suivant: l’espace est vu comme un champ de communication entre la composition architecturale et les lois de la création du tissu urbain, de même qu’entre le tissu urbain et les citoyens de la ville, leur subconscient et leur perception visuelle.

Les symboles des ilots transposés permettent à la Place de s’intégrer au tissu urbain d’une façon naturelle, ils amènent en soi l’information symbolique au subconscient, qui donne aux piétons le sentiment de connaître déjà cet endroit. De plus, l’espace de la Place, construit sur le principe du chiffre d’or, sera doté d’un sentiment de confort et d’aisance organique.  

Les lignes diagonales dictent l’emplacement de ces symboles sur la surface de la Place, ainsi que la destination des passages-piétons. Le soir ces lignes sont mises en exergue par des lumières intégrées au sol, alors que nuit, le deuxième élément de la hiérarchie – la trame - apparaît.

De cette manière, de jour ainsi que de nuit, la communication, la mobilité et le mouvement réel des personnes et des objets sont crées. Même en cas d’absence de mouvement, la communication visuelle est maintenue à l’aide de l’éclairage de nuit.

Un des buts du projet est d’utiliser la fonction cognitive de l’architecture, à savoir, sa capacité de porter et transmettre une information aux citadins.

L’éclairage représente les trams - liaisons de la Place et le milieu urbain. L’utilisation des diagonales, invoquant la direction du mouvement, souligne la géométrie, servant de maillon de liaison entre l’espace et la matière.

Quelques mots sur les matériaux de construction: le revêtement du sol de la Place est réalisé en béton désactivé, en couleur gris claire, qui correspond à la couleur des trottoirs genevois. Les symboles des ilots transposés sur la Place sont aussi faits en béton désactivé, mais en couleur gris foncé. Dans certains endroits de la Place, le béton est combiné avec des gazons, ce qui crée un ornement symbolisant des éléments du paysage genevois. Tous les arbres existants sur la Place sont préservés.