La Schlossbergplatz se trouve à l’articulation entre la vieille ville et
la ville contemporaine. Jusque vers les années 60, la route principale
reliant Zurich et Bâle passait par la vieille ville. Elle se
rétrécissait au passage de la porte de ville, puis traversait les voies à
niveau en direction de Brugg. Puis le passage à niveau a été supprimé
au profit d’un tunnel sous-voies. Avec le temps, le trafic ayant diminué
dans le secteur de la vieille ville, ce passage sous-voies est devenu
une sorte de boyau, peu fréquenté, sombre et fort peu engageant.
Processus
En 2002-2003, on a
organisé un concours public pour le réaménagement de la ville haute,
avec pour objectif de valoriser les espaces publics de la vieille ville.
Etant donné sa localisation et son rôle de point d’articulation entre
ville ancienne et ville du XIXe, la Schlossbergplatz a été intégrée dans
le périmètre du concours.
Le projet qui a été primé prévoyait
d’élargir la place, et de réaliser un aménagement à niveau, en
supprimant les trottoirs. La réalisation s’est faite par étapes.
Initialement le réaménagement de la Schlossbergplatz était prévu en
dernière étape, cette partie du projet devant être réalisée
conjointement avec un propriétaire privé. Mais au vu des développements
en cours à l’ouest et au sud de la gare, la ville a décidé d’avancer la
réalisation : outre l’articulation entre vieille ville et ville
contemporaine, la place représente aussi une liaison importante entre le
centre-ville et les quartiers de l’autre côté des voies, en particulier
la Gstühlareal et le quartier de Martinsberg.
Le projet
Le réaménagement de la
place a été précédé d’une modification de l’organisation de la
circulation dans le centre-ville. La Schlossbergplatz est désormais
fermée au trafic motorisé, et l’ancien tunnel sous-voies est réservé aux
piétons et aux cyclistes. Le concept d’aménagement s’appuie sur un
découpage de la place en trois grandes surfaces triangulaires dont les
niveaux s’articulent.
Une paroi vitrée marque la limite des niveaux,
elle apporte à l’aménagement un élément de continuité visuelle.
L’ancien tunnel routier s’est métamorphosé en passage commerçant. Le
traitement de sol du passage est identique à celui de la place, celui de
la dalle supérieure et des murs latéraux (revêtement boisé, mise en
couleur) rend l’espace accueillant. La liaison entre le centre-ville et
la Gstühlareal, et plus généralement avec les quartiers nord de la ville
a aujourd’hui nettement gagné en importance.
Organisation
Maître d’ouvrage: Ville de Baden et Regionalwerke Baden AG, Eglin Immobilien AG, Baden
Architecte: Schoop Architekten AG, Baden
Architecte-paysagiste: Appert + Zwahlen Landschaftsarchitekten, Cham
Eclairagiste: Mosersidler AG für Lichtplanung, Zürich
Œuvre d’art (% culturel): Mayo Bucher, Seraina Feuerstein, Zürich
Etapes
2002 / 2003 Concours
Mars 2008 Début de la réalisation
Juin 2009 Fin des travaux
Aspects financiers
Ville de Baden: CHF 8.2 Mio.
Regionalwerke: CHF 2.0 Mio.
Investisseurs privés: CHF 1.3 Mio.
Total (sans les réalisations privées): CHF 11.5 Mio
L’avis du jury
Le réaménagement de
la Schlossbergstrasse et du passage sous-voies constitue une opération
de réparation urbaine. On ne s’est pas limité à apporter des
améliorations dans l’aménagement, on a aussi cherché à adapter l’espace à
des besoins qui évoluent. Autrefois cantonnés sur les bords, les
piétons peuvent maintenant s’approprier tout l’espace. Les bus venant de
la gare passent en bordure de la place. La Gstühlareal a gagné une
liaison piétonne directe et attractive avec le centre-ville. Un point
reste problématique : l’aménagement de la place rend difficile
l’orientation des personnes malvoyantes. Mais dans l’ensemble le projet
représente une importante plus-value urbaine, et il a permis de
compléter un maillon manquant entre la zone piétonne et la vieille
ville. Cette réalisation s’inscrit aussi dans la politique cohérente
d’une ville qui a décidé de s’engager dans la promotion des déplacements
à pied et met progressivement en œuvre une conception d’ensemble des
valorisation des espaces publics.