Flâneur d’Or 2011

Genève (GE): Parc des Chaumettes

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Situé devant l’entrée des Hôpitaux universitaires de Genève (HUG), le site des Chaumettes était autrefois utilisé comme parking. Il offre depuis mai 2009 un espace de verdure, de détente et de jeux, à un quartier qui en manquait cruellement.

Le contexte
La parcelle sur laquelle est aménagé aujourd’hui le Parc des Chaumettes avait été classée en zone de verdure il y a plus de 25 ans. A cet endroit attractif, situé juste devant l’entrée principale des Hôpitaux universitaires de Genève, on a pourtant commencé par aménager un parking provisoire. Il a ensuite fallu attendre de nombreuses années, avec plusieurs tentatives avortées, et enfin une réorganisation de la circulation dans le secteur pour que le Parc des Chaumettes puisse voir le jour en 2009.

Processus
En 1998 s’est formé un groupe de travail « Ecomobilité à Cluse-Roseraie », constitué d’habitants du quartier, d’associations ainsi que de représentants des administrations cantonale et communale et de l’hôpital. Les analyses et les enquêtes réalisées dans le quartier ont mis en évidence deux besoins particulièrement importants pour le quartier : l’amélioration des déplacements à pied et à vélo, et la création d’un parc public. Ce travail a débouché sur l’organisation d’un concours d’architecture, créant les conditions pour un aménagement de qualité. Le processus de réalisation a ensuite connu des retards liés à la complexité de la réorganisation de la circulation, et a été bloqué un temps par des recours.

Le projet
Le parc se présente sous la forme d’un long triangle, aménagé en terrasses sur deux niveaux. Le titre du projet lauréat du concours – « Altitude 385.0 » – correspond à l’altitude du niveau de la terrasse supérieure. L’espace du parc est délimité par des éléments de béton, qui intègrent aussi les escaliers et les rampes. Un « jardin de plantes médicinales » marque l’articulation entre l’hôpital et le quartier. Une partie du boulevard de la Cluse a été intégrée récemment à une zone piétonne et se trouve ainsi directement reliée au parc, ce qui permet aux enfants de l’école toute proche d’accéder au parc sans devoir traverser une rue.  


Organisation
Maître de l’ouvrage: Ville de Genève
Projet: Manzoni & Schmidig architectes (en collaboration avec Tobias Pauli architecte-paysagiste & Jaqueline Kissling, architecte)
Ingénieur civil: SANICE (association bureaux Sansonnens et Ingénieurs civils ICE)
Ingénieur en transports: CITEC ingénieurs conseils
Géotechnique / Mesurage: Géotechnique appliquée Dériaz SA, J.- C. WASSER S.A.


Etapes
1998 Vote du crédit d’étude par le Conseil municipal
2001 Concours d’architecture
2003 / 2006 Vote des crédits de construction par le Conseil municipal
Octobre 2003 Début des travaux
2009 Fin des travaux et inauguration officielle le 12 juin 2009


Aspects financiers
Crédit d’étude: CHF 0.23 mio.
Crédit de construction (assainissement et chaussée): CHF 5.65 mio.
Crédit de construction (parc et abords de l’hôpital): CHF 6.04 mio.
Total: CHF 11.92 mio.


L’avis du jury
Dans le contexte d’un quartier très hérogène fortement dominé par le trafic motorisé, comme celui de Cluse-Roseraie, on a procédé à une véritable opération de réparation urbaine. L’aménagement du parc et les adaptations du réseau routier ont permis d’apporter une revalorisation remarquable en termes urbanistiques. L’hôpital se trouve désormais mieux relié à son environnement, et les habitants du quartier ont gagné un espace vert de qualité, facilement accessible. Le parc est animé, et répond manifestement à un besoin. Sa réalisation est un exemple qui montre que des mobilisations de quartier peuvent porter leurs fruits. Il faut aussi saluer, de la part de la Ville, une implication des habitants du quartier dans le processus de planification et de mise en œuvre qui se révèle exemplaire.
Il faut par contre regretter que la question de l’accès des personnes handicapées ait été insuffisamment prise en compte. Une grande partie du parc reste inaccessible pour les personnes à mobilité réduite ou en chaise roulante. Plusieurs chemins comportent des escaliers, les éléments de béton et les marches délimitant l’aménagement sont des obstacles difficiles à franchir pour les personnes handicapées, restreignant ainsi leur possibilité d’accéder au parc, et de profiter des bancs et gradins pour s’y reposer.