Ecublens (VD): Passerelle sur la route de la Pierre

Le secteur de la route de la Pierre (RC 76b) à Ecublens, à l’est des Larges Pièces, à la hauteur du chemin des Chênes, représente un axe difficilement franchissable pour la mobilité douce en raison des courbures de la route, de la vitesse des véhicules et de la déclivité. Un franchissement par une passerelle au-dessus de la route de la Pierre, dans l’axe nord-sud au nord de l’établissement médico-social "Clair-Soleil", représente un besoin important pour la Ville. Cela permet de sécuriser les déplacements de mobilité douce dans ce secteur, de mettre à disposition de la population un accès aisé au bord de la Venoge et à la forêt, ainsi que de relier symboliquement la ville à la campagne.

Le projet consiste en la construction d’une passerelle d’une largeur de 4 mètres afin de franchir la route de la Pierre qui est une route à grand trafic et marquée par une forte déclivité. L’ouvrage projeté doit relier le chemin des Chênes au chemin des Crêts par une passerelle dédiée aux piétons et aux cyclistes.

Réseau: Le franchissement doit relier deux chemins qui sont décalés en plan, avec un dénivelé important nécessitant des rampes, ceci entre les talus routiers. Il s’agit de réaliser un cheminement plutôt qu’une simple passerelle.

Ouvrage: La géométrie du cheminement est générée par des formes douces et idéales pour les utilisateurs et significatives d’un parcours de loisir pour la mobilité douce. Le tracé ondule pour raccorder les chemins avec une forme qui permet de réduire l’emprise sur la parcelle de l’EMS, d’une surface d’environ 3 m2.

La structure de la passerelle est en acier avec un mini caisson au centre pour reprendre les efforts de flexion et de torsion. Il est surmonté d’une tôle raidie. La puissance de l’acier s’illustre par la légèreté et la flexibilité du tablier. Les culées, les piles et les fondations sont, quant à elles, en béton armé. Cette structure permet de laisser une grande liberté à la géométrie du cheminement tout en facilitant sa construction. Sa forme permet de reprendre les dilatations dues aux variations de température par des changements de courbure et ainsi s’affranchir d’appuis et de joints, ce qui limite les frais de maintenance.

La passerelle est d’une grande durabilité car l’ensemble de la structure métallique extérieure est protégé par un revêtement contre la corrosion et le mini caisson est hermétiquement fermé. Le revêtement de la passerelle est réalisé avec une résine époxy intégrant du sable de quartz. Les garde-corps exprimant le cheminement sont des barres verticales en acier inox qui, de jour, reflètent la lumière et scintillent au soleil et, la nuit, s’illuminent, éclairées par des LED linéaires disposées à leurs sommets. Le cheminement est sécurisé tout en étant transparent et ouvert sur le paysage.

Intégration de l'ouvrage et mobilité :

Par son approche réfléchie, le projet démontre une grande sensibilité et connaissance des lieux, ainsi que des planifications concernant la mobilité douce. La passerelle relie les chemins des Crêts et des Chênes d’une manière harmonieuse et fluide avec une pente douce de 3 % à 6 %. En soi, un cheminement dont les points d’accroche s’intègrent aux flux existants, avec notamment une subtile adaptation de la pente du chemin des Chênes pour optimiser le point de départ de la passerelle et réduire sa longueur ainsi que l’emprise sur la parcelle de l’EMS. Le prolongement des marquages au sol sur les chemins existants dénote la volonté d’une réelle continuité de parcours. La passerelle se veut discrète de par son intégration dans le tissu existant et la finesse de sa structure. La légèreté du garde-corps permet une bonne visibilité réciproque limitant les risques de conflits entre usagers. De nuit, un éclairage LED intégré au garde-corps mettra en évidence ce cheminement. Le concept a tenu à respecter la privacité de l’EMS, tout en laissant la possibilité, dans le développement du projet, de permettre aisément une liaison avec celui-ci au droit du chemin des Chênes. Une matérialisation de la main-courante en chêne serait une réponse subtile pour intégrer un élément en bois dans le projet.

Coordination avec d'autres instruments

Ce franchissement de la route de la Pierre s’inscrit dans un projet à plus grande échelle, le Projet d’agglomération Lausanne-Morges (PALM). Il s’agit de connecter le réseau cyclable secondaire au réseau structurant. L’axe nord-sud de mobilité douce du secteur Larges Pièces a été inscrit dans l’image directrice de Renges-Venoge en 2016. De plus, le PALM a défini en 2016 la voie verte d’agglomération (piétons et vélos) transitant en travers de la route de la Pierre. Il est également précisé dans le Plan directeur intercommunal (PDi).